
La formation continue en entreprise offre une deuxième chance d’apprentissage de l’anglais
Les Français ne parlent pas bien anglais, mais ils disposent d’atouts pour progresser, notamment la formation professionnelle. C’est ce qui ressort des tables rondes organisées le 5 novembre par EF Education First à la suite de la restitution de son classement annuel des pays selon leur niveau d’anglais.
Source : Emmanuel Franck (centre.inffo.fr) Le 07 novembre 2019.
Selon les résultats de l’enquête EF EPI (English Proficiency index), réalisée à partir de 2,3 millions de tests EF SET (Standard English test) d’évaluation de la compréhension orale et écrite de l’anglais, gratuits et accessibles en ligne, la France se classe 31è (avec 57,25 points) sur les 100 pays couverts par l’enquête.
Cela correspond à un niveau B1 dans l’échelle de référence européenne, c’est-à-dire « utilisateur indépendant de l’anglais ».
Pesanteurs à l’Éducation nationale
Une place modeste -loin derrière les Pays-Bas, 1er au classement-, qui s’explique essentiellement par la francophonie, cette politique spécifiquement française de défense de la langue ; par une moindre exposition à l’anglais -les films sont par exemple souvent doublés en français- ; et par certains choix de l’Éducation nationale. « Les enseignants sont formés à la langue mais pas à son enseignement », relève Laurence Carlinet, directrice France d’ETS Global, qui commercialise les tests TOEIC et TOEFL.
Elle pointe en outre des programmes contraignants. Kate Bell, co-auteure de l’étude, constate de son côté que « l’enseignement de l’anglais à l’école et été introduit tard, en 2011 ».
En revanche, Laurence Carlinet salue les réformes récentes rendant obligatoire la certification en anglais pour certaines catégories d’élèves (classes européennes, classes littéraires, étudiants en licence).
Formation continue française « formidable »
Mais la France dispose d’un atout que n’ont pas les autres pays : son système de formation professionnelle et son financement propre. « Qu’il s’agisse du plan ou de l’alternance, le système français est formidable, relève Laurence Carlinet.
La formation continue en entreprise offre une deuxième chance d’apprentissage de l’anglais ».
« La France est le seul pays qui dispose d’un tel système de formation continue », déclare Cécile Loyer, responsable communication Europe de Cambridge Assessment English.
C’est peut être la raison pour laquelle les Français âgés de 26 à 30 ans, donc de jeunes salariés, obtiennent de meilleures scores (58,5 points au test) que les 18-20 ans, qui a priori sont encore étudiants (56,84 points). Selon Kate Bell, « c’est surtout l’usage de l’anglais au travail qui permet de progresser ».